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Alors que l'anti-impérialisme est régulièrement réduit à une stratégie reproduisant les postulats sinon les réflexes de la Guerre froide, le décolonial tend à se concentrer sur les enjeux intellectuels et académiques. L'anticolonialisme - son histoire et sa permanence - demeure hors-champ.
Les luttes anticoloniales, toujours d'actualité, offrent un éclairage autrement plus complexe sur nombre de questions d'aujourd'hui, au croisement de la géopolitique et des mouvements sociaux.
Le passage à un monde multipolaire est-il acté?
Signifie-t-il, à terme, l'effacement du ou des impérialisme(s)?
Faut-il en parler au singulier ou au pluriel?? Et uniquement selon l'axe Nord-Sud?
Comment, enfin, mettre en avant les combats émancipateurs sans céder à l'« anti-impérialisme des imbéciles » qui disqualifie des soulèvements populaires en soutenant des régimes autoritaires du « bon » côté de la frontière impériale?
L'anticolonialisme permet de se dégager quelque peu d'une double fixation sur les États et sur le culturel, pour interroger à nouveaux frais les résistances aux processus de domination néocoloniale, ancrées dans le temps long des mobilisations sociales dans le Sud.