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Dans l'histoire de la psychanalyse appliquée aux œuvres d'art, le "Moïse de Michel Ange" constitue une double exception.
Freud s'intéresse moins à l'œuvre elle-même (le "Moïse") et à l'artiste (Michel Ange), qu'à l'impact de la statue sur lui-même en tant que spectateur. Au cours de son observation, véritable dramaturgie, il est travaillé, buriné, ciselé par la statue elle-même, le conduisant à exprimer toute sa douloureuse émotion.
Le livre de Michel Maurille, commentaire, au plus près du texte freudien, intéresse à la fois :
- Les historiens de la psychanalyse, dans le moment crucial des premières dissidences (Adler, Jung) - Les critiques d'art, critiques aujourd'hui renouvelées notamment avec Panofsky, Arrasse et les découvertes récentes (2000) de Forcellino. - Les exégètes, par la lecture plurielle du chapitre 32 de l'Exode.
Exemple sans précédent dans son œuvre, Freud garde l'anonymat. La profondeur de son auto-analyse est telle qu'il refuse d'en signer l'expression. La dimension esthétique sous-tend alors la réflexion éthique.