En cours de chargement...
« J'ai fait un effort et lui, il a pris ça à la légère ! » s'indigne Michèle avec un regard limpide plein de détresse, ce jour où elle lui révèle l'existence de son amant. La rancune tenace qu'elle voue à celui-ci l'empêche de tourner la page et Martin se morfond dans le rôle de confident qu'elle semble lui avoir assigné. Que Michèle puisse ne pas vouloir de lui à cause de ses origines contribue à ce qu'il pare d'une aura incomparable son mystérieux amant dont il ignore l'identité.
Plaire à Michèle devient vite pour lui une impossible odyssée, jusqu'à ce jour où il trouve plaisant que la fluidité des matières du chemisier de Diane dissimule si peu le renflement de sa poitrine. Diane, à 40 ans, lui apparaît de plus en plus désirable : ses formes généreuses ne déparent pas son beau visage de statue grecque.
De râteau en râteau, il se persuade que sa gueule d'Abuzer est un problème que n'atténue en rien son prénom tout ce qu'il y a de plus français.
Il s'enfonce dans la déprime à attendre indéfiniment une satisfaction qui finit toujours par se dérober ; il se complaît à imaginer ce que l'on doit ressentir lorsque l'on satisfait un besoin bien mérité, tant on l'a attendu. Heureusement, son esprit a appris à lui présenter la réalité telle qu'il la souhaite et à lui procurer des sensations si fortes qu'elles pallient amplement aux désagréments de l'existence.