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Claude Ponti est un de nos principaux auteurs "jeunesse" : par la construction d'un univers, image et texte jouant ensemble, qui correspond en profondeur à notre questionnement commun, souterrain, sur qui nous sommes, et sur les questions qui nous sont énigme.
Cela veut dire qu'on ne bâtit pas une telle oeuvre en fonction d'à qui elle s'adresse, mais bien en fonction des images et des énigmes qui sont les vôtres, au-dedans.
Et si on les ouvre, elles aussi, pour soi-même, et qu'on interroge l'origine, les superstitions, le vivre ensemble, le besoin de Dieu ou la peur de la mort ? Mais Ponti reste Ponti.
C'est la grande obscurité de Rabelais, avec listes et accumulations, avec cette manière insistante de revenir frapper à la porte de la plus vieille énigme. Comme Rabelais, c'est cru, c'est violent, c'est résolument "adulte" (quand bien même ceux qui ne sont pas sont tout aussi bien capables d'entendre et cette violence et ces relations à cru de l'homme et de la femme devant l'origine) - c'est le même rire, jusque lorsque Ponti demande, à l'avant-dernière page : "Depuis quand le désespoir est-il habitable ?"
Alors oui, cette mise à nu, celle de l'homme au présent.
Rarement l'impression, dans ce jeu fou de langue parfois jusqu'à la fusion, d'un texte aussi prodigieux, aussi nécessaire.
FB