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Mon bon et cher Rolland, ma soeur me télégraphie de Nantes que la mobilisation générale vient d'être ordonnée. Je prends donc immédiatement mes dispositions avant de rejoindre mon corps. Marguerite me fait mon petit baluchon : un gros chandail en laine de marin, passé sous ma tunique, me tiendra chaud pendant les nuits dormies en plein air. La pauvre femme, si forte jusqu'à ce jour, commence à trembler.
Mon ami, pourrez- vous lui écrire quelquefois ? De temps à autre, une parole d'encouragement venue de vous, venue de mon ami, l'aidera à supporter cette terrible épreuve. Je suis calme, résigné à tout. Je pars, le crayon en main. Je vous embrasse, je t'embrasse de tout mon coeur fraternel.