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Laure Manaudou, Marie-Josée Pérec, Anna Kournikova… oubliez. Dans quelques minutes, Alizée quittera la chambre d’appel, montera sur le plot de départ, se lancera au signal… et pendant huit minutes terrifiantes, va jouer sa vie. Alizée n’existe plus et ne ressuscitera que si elle gagne cette course mythique. Le 800 mètres nage libre aux Jeux olympiques : des Jeux auxquels elle n’aurait probablement pas dû participer.
Peut-être parce qu’elle ne les méritait pas, ou peut-être parce qu’elle n’en voulait pas. Un état de grâce, aux yeux du monde extérieur, mais qu’Alizée ne ressent pas. Ce qu’elle ressent, elle, c’est le poids d’un entraînement de fer, qui lui a donné les clés d’une existence dorée mais sous le signe de la souffrance. Les boyaux qui se tordent, la combinaison qu’il faut enfiler sans la déchirer, les dernières recommandations de son entraîneur en tête, les souvenirs qui affluent, douloureux et dangereux.
La solitude surtout, extrême, forcée, dans laquelle il faut se couler sous peine de crever là, sur le carrelage, avant même d’avoir plongé, avant d’avoir gagné ou perdu. C’est sa dernière course, ou sa vie qui recommence. Véritable parabole de la mort, orchestré par une impitoyable walkyrie, un récit suspendu qui vous entraîne pour la première fois dans la violence extrême du monde olympique. Une violence sous-jacente, mais qui est la première marche vers le sublime.