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L'archonte regarda Phoïbe de bas en haut, l'observant méticuleusement, comme un animal exotique dont on se méfie parce qu'on ignore s'il est inoffensif ou dangereux. Il vit le visage d'adolescent logé dans un corps épais et musclé, dont l'élancement l'avait marqué quand avait surgi le jeune homme avant que les soldats ne l'écrouent sur ce tabouret. Il lui rappelait une image de la mythologie sortie d'un livre d'Argos.
La peau ruisselait d'une aura de puissance que drainait cette sueur qui s'écoulait péniblement sur la peau halée. Le regard remonta sur la poitrine et s'y attarda, sembla détailler les courbes astucieuses de l'insolence musculaire. Et, finalement, il vit ses yeux noirs à l'expression intense, d'où s'écoulait une limpide innocence. Il vit subitement en lui un trucideur de ménage, un jeteur d'opprobre sur une valeur d'homme, un négateur de la liberté.
Pourtant, il lui apparut beau de par cette placidité qui émanait de son visage. Il comprit pourquoi la femme de Délostikè s'était jetée dans ses bras. Les mystères des désirs de la chair ébranlent toujours certaines certitudes morales. Il respira longuement, comme pour se retrouver un repère, puis lui demanda son nom et ce qu'il faisait, après s'être assuré que les deux gardes qui avaient conduit le prisonnier étaient bien en position.
Ensuite, il fit un geste pour savoir si le greffier était prêt pour marquer ce que dirait l'accusé.