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Au cours de l'année 1998, pendant qu'en France une mini-crise politique éclatait à propos du projet d'inclure une heure de langue corse dans les écoles maternelles en Corse, nourri par Lionel Jospin accusé de ce fait de vouloir " ethniciser la République ", le parlement portugais votait à l'unanimité une " Loi de reconnaissance des droits linguistiques de la communauté mirandaise ". Pourtant, ces deux pays ont des traditions politiques fort proches, faites d'Etat centralisé et de nation homogène.
Le Portugal avait-il connu une révolution culturelle ? Bien sûr, il n'en est rien et, tout comme la France, il n'a toujours pas signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Un contexte particulier, qu'évoque l'ouvrage, a cependant permis ce vote unanime du parlement portugais: le Portugal a ainsi officiellement reconnu que, comme de nombreuses nations, il possédait au sein de ses frontières une minorité linguistique territorialisée.
Est ainsi brossée l'histoire de cet isolat asturoléonais en terre lusitanienne, la Terra de Miranda, dans la province nordestine du Tràs-os-Montes, du haut Moyen Âge à nos jours. Mais l'ouvrage montre pourquoi cette minorité linguistique n'est pas pour autant devenue une minorité nationale. Cette " limitation " dans la trajectoire identitaire mirandaise n'en fait pas pour autant une question seulement culturelle et encore moins folklorique : la survie et la promotion de la langue mirandaise et, plus généralement, de la culture spécifique qui lui est attachée, est une question politique relative à l'égalité des droits des citoyens au sein de la République.