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En l'an 1204 de notre ère, les croisés de la quatrième croisade
s'emparent de Constantinople, la capitale de ce qui était alors
l'empire byzantin. On est en plein Moyen Age et
Constantinople est la ville la plus importante et la plus célèbre
d'Europe, par son étendue, sa population, ses richesses, ses
monuments et ses églises. Les Latins y établissent un Etat qui
durera cinquante sept ans.
Une partie de la population grecque
de la ville se réfugie après la conquête en Asie Mineure, où
elle crée un État de Grecs réfugiés, qu'on appelle l'empire de
Nicée, du nom de sa capitale Nicée, aujourd'hui Iznik. Après
des débuts difficiles, ce nouvel Etat va prospérer et devenir
une puissance notable. Il mènera une existence indépendante
jusqu'à la reconquête de Constantinople par les Grecs, en l'an
1261, date à laquelle Constantinople redevient la capitale de
l'empire byzantin reconstitué.
Georges Acropolitès est
l'historien de l'empire de Nicée. Il décrit avec précision les
nombreuses guerres que cet empire eût à soutenir contre les
Latins, les Turcs, les Bulgares et aussi un Etat grec concurrent,
le despotat d'Epire, qui se forme après la chute de
Constantinople, en même temps que l'empire de Nicée. Il est
le témoin oculaire d'une grande partie des événements qu'il
décrit avec lucidité et simplicité.
C'est la meilleure source que
nous possédions pour l'histoire de l'Asie Mineure et des
Balkans pour une grande partie du XIIIe siècle. Aujourd'hui
Byzance a disparu, Constantinople est devenue Istanbul et les
territoires jadis occupés par l'empire de Nicée se trouvent à
l'ouest de la Turquie actuelle ou encore dans les Balkans.
Comme d'autres empires, par exemple celui des Hittites,
l'empire de Nicée a disparu sans laisser de traces, sinon
archéologiques, ainsi que le présent témoignage du passé que
nous lègue dans sa chronique Georges Acropolitès.