Biographie de René Bazin
René Bazin naît le 26 décembre 1853 dans une famille très catholique. Son ascendance paternelle le rattache à Nicolas-François Bazin, lieutenant de Stofflet pendant les guerres de Vendée, et son ascendance maternelle à un journaliste contre-révolutionnaire. En 1872, trois mois après être devenu bachelier, il perd son père, et trouve dans son beau-frère, Ferdinand-Jacques Hervé-Bazin, un appui moral étayé sur de fortes convictions communes.
Désireux de trouver une situation stable en vue d'épouser Aline Bricard, il va suivre des études de droit à Paris en 1873, poursuit son doctorat à la faculté libre de droit d'Angers créée par Mgr Freppel, et devient ainsi, en 1877, le premier docteur en droit sorti d'une faculté catholique française. Pendant qu'il prépare son Doctorat, il épouse Aline Bricard le 18 avril 1876 d'où naîtront deux garçons et six filles.
Deux deviendront religieuses, vivement encouragées dans leur vocation par leur père. Dans les luttes intestines qui divisent les catholiques, René Bazin prendra toujours le parti romain, comme Louis Veuillot, contre celui des libéraux comme Lamennais. Il qualifie le libéralisme de "chiendent moral", et défend le Syllabus. Sa foi est alimentée chaque année par les Exercices spirituels de saint Ignace, et chaque jour par la méditation.
Sa carrière littéraire commence en 1881. Ses revenus étant insuffisants pour faire vivre sa famille grandissante, René Bazin accepte la charge de rédacteur en second au journal légitimiste angevin L'Etoile, fidèle soutient de Mgr Freppel. Mais n'affectionnant pas la polémique malgré d'indéniables qualités en la matière, il en démissionne dès que Mgr Freppel lui propose la chaire de droit criminel dans sa Faculté.
Son premier roman, Stéphanette, paraît en feuilleton dans le journal angevin L'Union en 1883, avant de paraître en livre en 1884, bientôt suivi en 1885 par Ma Tante Giron, prémisses d'une oeuvre monumentale composée de vingt-deux romans, cent-vingt nouvelles, biographies, sans compter ses recueils de conférences, d'essais, ainsi que ses récits de voyages. En 1893, Ludovic Halévy lui prédisait : "Dans dix ans vous serez à l'Académie".
René Bazin sera élu le 18 juin 1903 au fauteuil d'Ernest Legouvé. C'est dans cet aréopage qu'il prononcera, le 27 novembre 1913, le discours le plus mémorable de sa vie : le Discours sur les prix de vertu. Chef d'oeuvre d'éloquence mais surtout de foi, il lui valut l'honneur exceptionnel de faire applaudir le nom de Jésus-Christ sous la Coupole. Même le Pape saint Pie X en reçut l'écho, et chargea son Secrétaire d'Etat de le féliciter.
En récompense des services rendus à l'Eglise, le Pape XI lui remettra en 1923 la décoration de "Grand-Croix de Saint Grégoire le Grand", la plus haute marque de distinction qu'un laïc puisse recevoir de l'Eglise. René Bazin achèvera son pèlerinage terrestre le 20 juillet 1932, dans la fidélité à la grâce de Dieu dont il fut "le fidèle instrument dans l'âme de ses lecteurs".