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C'est ainsi que mon frère Louison et moi prenions rendez-vous, tous les jours quand nous étions coureurs, tous les samedis seulement quand nous ne l'étions plus. On a roulé jusqu'à ses derniers jours parce que, même là, surtout là, c'est à vélo que l'on se comprenait. On a
toujours eu besoin de vélo. On a roulé carrosse et on a roulé cabosses, comme dit la chanson, parce qu'en cyclisme les jours glorieux sont
suivis de jours qui le sont moins.
Ma chance est d'avoir roulé avec Louison, et grâce à lui, aux plus belles années, les années cinquante, celles de la reconstruction de L'après-guerre, celles de Coppi et Bartali, de Kubler et Koblet, de Gaul et Van Steenbergen, d'Anquetil et Darrigade. C'est dire s'il y avait du beau monde et combien la concurrence était vive. Tous les jours, Louison et moi, nous avons pris plaisir en roulant à vélo.
Dans nos randonnées intimes en
Bretagne ou dans les Alpes, autant que dans la cohue frénétique des Tours de France ou des Tours d'Italie. (Jean Bobet.)