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(Re)penser le pouvoir du savoir scientifique, c'est non seulement reconnaître l'impact décisif de la rationalité scientifico-technologique dans le développement des sociétés modernes, mais aussi et surtout se poser la question éthique fondamentale de la place de l'être humain dans la société d'aujourd'hui, de plus en plus scientificisée et technicisée. En fait, après la révolution de l'atome qui a transformé tant bien que mal les conditions matérielles des sociétés modernes, la révolution en cours du génome humain, avec pour conséquences éventuelles la rationalisation et la libéralisation de l'eugénisme, repose la question éthique fondamentale de l'autocompréhension de l'espèce humaine : "Qui sommes-nous et qui voulons-nous être ? ".
Ce travail, axé sur l'idéal moderne de l'émancipation-libération, part d'une analyse critique des paradoxes du système scientifico-techonologique en lien avec le capitalisme avancé et aboutit à la mise en valeur de l'autocompréhension de l'homme (Gattungsethik) comme irréductiblement animal naturel et culturel. Ainsi donc, conscient non simplement de sa vulnérabilité viscérale, mais encore et surtout de son pouvoir être-soi-même, pourquoi l'homme moderne ne devrait-il pas s'accorder à fonder résolument ses divers modes d'action sur les présuppositions éthico-morales universelles de la co-opération ?