27 juillet 1967
Cher Witold,
Si je vous écris que vous êtes très grand, vous allez me prendre pour un excité, alors que je suis le moins démentiel...
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27 juillet 1967
Cher Witold,
Si je vous écris que vous êtes très grand, vous allez me prendre pour un excité, alors que je suis le moins démentiel des hommes, seulement régi, mis en disposition nouvelle, à la suite de la lecture de Gombrowicz et de notre rencontre. Ce deuxième séjour m'a marqué profondément. C'est comme si j'avais toujours su que je devais vous rencontrer. Votre visage de cuivre, votre gloire d'être seul, votre orgueil grandiose et votre pensée qui affirme sa toute-puissance à chaque trait d'écriture, nous redonne toute une force, à nous qui étions condamnés à la fatalité des choses mortes...
Mais je vous irrite si je dis qu'avec vous il n'y a pas de dédoublement. Quelqu'un écrit à quelqu'un, et c'est l'anti-témoignage. Et votre Journal, c'est pour que nous nous souvenions de notre propre cheminement.
Sans oublier l'admirable Rita. Et amitiés,
Dominique Roux.