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Les expositions universelles ou internationales ont été des scènes complexes sur lesquelles se sont exprimées les identités nationales portées par une propagande aux intentions et résultats divers. Parmi une vingtaine de ces manifestations auxquelles la Roumanie a participé, Laurentiu Vlad propose une analyse des expositions de Paris de 1867, 1889, 1900 et 1937, mettant en relief les grands axes autour desquels s'organisent les principales représentations de l'entité roumaine.
On a affaire tout d'abord à des images de propagande de l'identité nationale, construites par les autorités dans des moments ou des contextes historiques différents, et dont l'enjeu était la reconnaissance de l'appartenance de la Roumanie à la civilisation européenne (occidentale). L'héritage latin et la tradition artistique byzantine de la culture du peuple roumain, l'héroïsme et la continuité historique, étroitement liés à l'appartenance à la confession orthodoxe, les avaleurs archétypales et la fraîcheur du monde rural, le potentiel naturel et humain du pays sont les stéréotypes qui traversent les discours officiels.
Cependant, si plusieurs des stéréotypes inventoriés sont repris par la presse française, la perception des Français ne coïncide pas toujours avec l'intention de la propagande roumaine. On retrouve alors des représentations qui renvoient à l'appartenance des Principautés Unies puis de la Roumanie, soit à un "Orient sauvage" ou "poétique", soit à un espace culturel réunissant l'Asie et l'Europe (1867), soit à un "Orient de l'Europe" (1889), ou bien encore à "l'Europe de l'Est, attirée par les valeurs de la civilisation occidentale" (1900).
Toutefois, en 1937, rien ne reste de tout cela : grâce à une propagande roumaine extrêmement bien orientée, les observateurs français furent fascinés par "l'efficacité" du système politique et social mis en place sous Carol II.