Inflexions N°22 Courage ! Janvier 2013

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 Collectif - Inflexions N°22 Courage ! Janvier 2013.
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Résumé

Pourquoi un numéro sur le courage ? La revue s'en explique auprès des auteurs pressentis : "L'épreuve de la guerre a donné au courage la figure emblématique de l'action militaire : les affres du combat, la sortie de la tranchée, baïonnette au canon, les blessures de la chair et de l'esprit et, malgré tout, la ténacité dans l'adversité. Le courage était salué comme la vertu personnelle du dépassement de soi, dans la ligne, romancée, de la chevalerie et, en même temps, comme la vertu publique du sacrifice de soi pour des valeurs plus hautes que soi, dans la ligne de l'éthique républicaine.
Ainsi, le courage faisait-il consensus en oeuvrant comme un imaginaire structurant, un modèle qui pouvait mobiliser chacun dans l'accomplissement de ses tâches d'ouvrier ou d'apprenti : on était "courageux" quand on consacrait ses forces à aller au bout de son travail difficile et pénible, au bout de sa mission. Les actions courageuses, individuelles ou collectives, celles du sportif qui embrasse le courage comme une immense passion, celles du sauveteur qui hausse le devoir au niveau du sublime, inspirent toujours le même désir d'avoir foi dans l'humain.
Mais les sociétés modernes se sont faites réflexives et elles soumettent leur propre foi dans leurs valeurs fondatrices à l'épreuve du doute. Les militaires eux-mêmes s'interrogent sur le sens exact du courage, en "démilitarisant" au besoin l'image qu'on s'en est faite, constatant que l'on peut être courageux dans l'action et lâche dans la décision, courageux dans l'initiative et lâche dans la soumission.
Surtout, ils n'opposent plus simplement le courage à la lâcheté (une lecture virile qui se justifie traditionnellement pour des raisons que l'on peut dire professionnelles), mais aussi à la faiblesse, regardant ainsi le courage d'un point de vue plus existentiel, où l'humain se regarde sans illusions, mais peut aussi se partager dans l'imprévu de vécus tragiques pour lesquels nul n'a de réponses toutes faites.
L'épreuve de la Résistance et des camps de concentration a intégré les civils, au-delà de l'expérience du front, dans l'imaginaire du courage, en l'augmentant du secret, de la modestie et de l'anonymat. Les catastrophes naturelles ou technologiques soulignent aujourd'hui d'autres champs d'action et d'épreuve. Elles sont mobilisatrices de courage, rendu plus anonyme encore à l'âge de la communication généralisée, en devenant le courage abstrait, fonctionnel, contractuel de ceux qui font, jusqu'à la mort, un métier qui ne prévoyait pourtant pas une telle issue.
La médiatisation retire alors au courage, paradoxalement, une grande part de sa visibilité douloureuse, charnelle, psychique et morale, pour le ramener à une information générale et sans destinataire particulier. L'acte de courage apparaît comme un acte individuel, éventuellement comme la somme d'actes individuels, qui est indissociable de l'autre et de son regard. La collectivité a besoin du courage des siens, mais peut-elle l'instiller et forcer au courage ? Le courage, voilà donc une vertu qui n'est pas réservée aux seuls militaires.
Les politiques, les intellectuels, les entrepreneurs et bien d'autres s'en réclament, et le courage se spécialise par professionnalisme éthique : courage du "parler vrai" en politique, courage de la pensée libre et énoncée comme telle chez l'écrivain et le journaliste, courage de décider dans l'incertitude chez l'entrepreneur. Un courage qui lutte, comme toujours, contre l'ennemi intérieur (ruse, mensonge, indifférence) et les contrefaçons (témérité, insensibilité, cynisme), mais aussi, caractère plus spécifique de notre temps peut-être, contre le découragement, quand la tentation de renoncer est le premier ennemi du courage de vouloir.
Le courage peut être l'action ponctuelle et sans répétition, mais aussi s'inscrire dans le temps avec une reproduction continue persévérante de gestes qui n'a rien d'héroïque. Dans une époque qui cherche ses repères, où l'effort le dispute à la sécurité dans la rhétorique de l'action, le courage change-t-il de rôle et de mesure, et son examen, par le prisme de la chose militaire, peut-il instruire sur ses enjeux moraux, politiques et culturels ? "

Caractéristiques

  • Editeur
  • ISBN
    366-3-322-09612-9
  • EAN
    3663322096129
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    241 pages
  • Poids
    0.458 Kg
  • Dimensions
    16,0 cm × 24,0 cm × 1,0 cm

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