Le romancier imagine une suite au Portrait de Dorian Gray - loin peut-être de ce qu'aurait pu rêver Wilde, encore que sa fin de siècle soit sans doute, en secret, à l'aplomb de la nôtre. Dix ans après le suicide de Dorian, Lord Henry Wotton, son maître et son mentor, celui qui l'a initié à tous les raffinements de l'art et du beau vice, reprend son Journal. Il a passé, ou croit avoir passé, l'âge des illusions et commence à s'ennuyer de séduire et de briller dans le monde. Il sait qu'on ne ruse pas indéfiniment avec le temps, que l'heure de la mise à nu - celle des visages et celle des cœurs - toujours finit par sonner. L'Histoire elle-même se fatigue, caresse de méchants démons ; les nerfs de l'homme aussi s'épuisent - l'instant est peut-être venu d'exorciser les anciens fantômes, sauf à vouloir devenir l'un d'eux. Lord Henry pique sa propre curiosité, sans trop y croire désormais, en se livrant à ses jeux de toujours : observer le mystère des êtres, au besoin les manipuler. Jusqu'au jour où l'un d'eux, le plus obscur à ses yeux, s'avise de lui donner la leçon - la terrible leçon - qu'il n'attendait plus.