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"Les écrivains, hommes ou femmes, qui ont reçu ce privilège intellectuel de pouvoir jouer avec le pire, je voudrais qu'ils laissent fuser parfois la soupape de sûreté de leur enfer et qu'ils se montrent capables, à force de mots au moins, de balancer leur Pline ou leur princesse Borghèse au grand feu du Vésuve. Je ne crois pas m'écarter de l'objet de cette introduction à un vieux livre assez abominable, mais que j'avoue chérir et qui me paraît digne d'être reconnu, en disant enfin que si j'ai eu des passions, dans ma vie, ce n'aura été que pour l'amour, le langage et la liberté.
Malgré le désir, présent en moi toujours, d'être poli, l'exercice de ces trois passions capitales n'a pu aller, ne va pas et n'ira encore sans quelque insolence. Tant pis, tant mieux".
Ames sensibles s'abstenir
Paru deux fois clandestinement et sous pseudonyme avant de revoir le jour chez Gallimard, ce texte sulfureux de Mandiargues est aujourd'hui aussi facilement trouvable en librairie que les oeuvres du divin marquis auxquelles il ne manquera pas de faire penser. L'histoire se déroule dans le château de Gamehuche, sur une île accessible en fonction des marées. Montcul, le propriétaire des lieux, y invite le narrateur pour un séjour très singulier, parmi des invité(e)s triés sur le volet et kidnappés parmi les plus beaux spécimens. Je vous réserve la surprise de découvrir les subtiles tortures et la perversité ingénieuse des divers "jeux" auxquels vont s'adonner les protagonistes car tout l'intérêt du livre est là... Amateurs de livres érotiques gentillets, allez donc tourner d'autres pages. Sachez que L'Anglais a inspiré Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pasolini . La messe est dite...