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En 2003, José Maria Aznar prit avec Tony Blair une position de meneur européen de la coalition favorable à l'intervention militaire en Irak emmenée par les Etats-Unis de George W. Bush. Certains médias européens taxèrent alors le pouvoir libéral-conservateur de Madrid d'attitude anti-européenne ; l'explication était-elle trop facile ? Pour une puissance moyenne en Europe, comment obtenir un peu de visibilité et d'espace de négociation sans se distinguer sur certains thèmes ? La plupart des dirigeants espagnols, avant même la fin du franquisme, n'ont-ils pas fait le double choix des Etats-Unis et de l'Europe ? Il n'est donc pas surprenant de le voir réinstrumentalisé, certes dans un sens où Washington est la priorité.
Peu avant les attentats de Madrid en 2004, José Maria Aznar affirmait : " Je n'ai aucune envie de jouer les seconds rôles en Europe ". Après les Etats-Unis en 2001 et avant la Grande-Bretagne en 2005, l'Espagne a été la cible d'une attaque terroriste " étrangère " à grande échelle. Mais le cas de l'Espagne est singulier. La violence et l'émotion eurent des conséquences politiques et sociales spécifiques.
Violence du pouvoir face à une opinion
majoritairement opposée à l'intervention ; violence des attaques terroristes contre une démocratie ; violence aussi du mensonge d'Etat et de la tentative d'instrumentalisation politique. L'émotion fut de même triple : celle qui mit en mouvement certains mécanismes de sauvegarde démocratique, mobilisant l'opinion contre la raison d'Etat ; puis celle contre la violence terroriste ; enfin, celle soulevée contre le mensonge d'Etat et qui sanctionna le pouvoir par le vote.