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Histoire sociale et histoire de l'art ne font qu'un : c'est ce qu'après tant d'études qui ne se sont intéressées qu'à la signification propre de l'oeuvre d'art, ou à sa signification purement sociale, illustre admirablement Michael Baxandall (1933-2008), historien anglais, sur l'exemple de la peinture italienne de la Renaissance. A quelle demande exacte répondaient Masaccio, Filippo Lippi, Andrea del Castagno ou Fra Angelico ? De quel sens leurs oeuvres étaient-elles chargées, et comment les regardaient leurs destinataires et leurs commanditaires ? C'est à ce type de questions que répond l'auteur en analysant le marché de l'art, à travers les contrats, les correspondances et les registres de comptes.
En montrant aussi comment les dispositions visuelles nées de la vie quotidienne, religieuse, sociale ou commerciale de l'époque sont devenues des éléments déterminants du style du peintre. Retrouver l'oeil du Quattrocento, c'est rafraîchir le nôtre.
L'art et ses enjeux
Ce volume peut paraître indigeste, j'en conviens.
Cependant c'est véritablement une œuvre clé dans l'histoire des images et dans notre façon d'appréhender l'art.
En effet, Baxandall écrit de manière complète sur les œuvres d'art du quattrocento, mais surtout il va les replacer dans leur contexte, leur contexte économique et social. À travers ses textes, il introduit le concept d'anthropologie des images, d'une étude de l'art non pas uniquement visuelle et appréciative, mais également sociale, intimement associée à l'économie, au pouvoir...
Un ouvrage qui pose les premières pierres de l'édifice que seront plus tard les études du visuel (visual studies) qui proposent d'observer les productions à travers un prisme aux nombreuses facettes : anthropologie, histoire, sociologie, psychologie cognitive, etc.