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L'Insurrection tunisienne de 2011 a ouvert une brèche dans laquelle les émeutiers de Suez en Egypte, de Benghazi en Libye, de Taez au Yémen et de Deera en Syrie se sont engouffrés, engageant un débat sur le monde. Les Insurgés ont critiqué la misère de la survie, l'oppression policière, l'encadrement politique et l'ordre social. Ils ont révoqué par avance tous les représentants. lis ont nié le nihilisme de leurs oppresseurs, lesquels considèrent que vivre ne signifie rien de plus que mourir à petit feu.
Ils ont nié l'absence d'avenir, ils ont nié l'absence à sol, ils ont nié cette société du néant et de la répétition du même. Dans cette négation de la négation, lis ont tenté de fonder le temps. Ils ont pensé avec les mains, avec les pieds, avec la bouche, avec tout leur corps, ils se sont mis à déterminer pratiquement le monde. Après l'émeute, pendant l'émeute, avant la prochaine émeute, Ils se sont donnés des espaces pour poursuivre leurs débats, pour mettre des mots sur leurs actes, sur les pierres lancées, les Incendies, les pillages et les affrontements à mains nues.
Ils ont tissé des conversations singulières, créant des assemblées, formant des caravanes, installant des sit-in, recourant parfois aux armes. Ils ont pris le monde par surprise et l'ont fait trembler sur ses bases. "Février 2011", vaste mouvement d'insurrections, est une charnière dans l'époque, un passage où nous sommes engagés.