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La victime est manifestement un acteur émergent de la justice
pénale internationale car ses prérogatives s'affermissent devant
chacune des juridictions internationales depuis 1945. Sa
participation développe tout son potentiel, malgré une
restriction littérale dans les textes, de l'ouverture du procès
jusqu'au verdict final sur la culpabilité ou l'innocence de
l'accusé. Ses droits sont alors véritablement garantis, après la
déclaration officielle que l'accusé est coupable, certes
davantage pour lui accorder une réparation effective que pour
l'associer à la peine infligée.
Ces constats convergent
rationnellement vers la proposition de consacrer une action
civile internationale en droit international pénal. L'enjeu est
alors de définir la victime d'un crime international afin de
n'attribuer cette qualité qu'aux personnes de droit privé qui
allèguent un préjudice suffisamment légitime. La fonction de
la victime doit enfin être déterminée dans le système mondial
de politique criminelle pour conclure qu'elle joue d'ores et déjà
le rôle d'une partie civile véritable, par la voie subsidiaire de
l'intervention.
Elle devient donc un sujet du procès pénal
international dans lequel elle agit pour faire reconnaître toutes
les conséquences du préjudice souffert. L'action civile
internationale présente ainsi deux visages autonomes mais
indissociables, l'un répressif, l'autre réparateur : la contribution
à l'établissement de la réalité des faits, dans l'exercice d'une
forme de vindication ; et la recherche d'une forme de
rétablissement, à travers une mesure de réparation ; sans
oublier bien entendu le besoin complémentaire pour la victime
d'obtenir protection et assistance.