En cours de chargement...
Hampion de natation local, et depuis peu l'heureux propriétaire d'un bureau de tabac, Gustl Gillich caresse le rêve d'être admis au paradis de l'existence bourgeoise. Il ne lui reste plus, pour franchir la dernière étape, qu'à nouer les liens sacrés du mariage. Encore eût-il fallu choisir une "promise" moins intellectuelle, moins tourmentée et surtout moins sarcastique, découvre-t-il au fil de rendez-vous "amoureux" tissés de malentendus et d'incompréhension mutuelle.
Situé à Ingolstadt, en partie autobiographique, ce roman met en scène une idylle manquée où se traduisent les problématiques retrouvailles de Marieluise Fleißer avec sa ville natale. Comme elle l'avait fait dans Pionniers à Ingolstadt qui valut à son oeuvre d'être interdite de publication et de représentation par les nazis, Marieluise Fleißer fait ici de la ville l'emblème de la cruauté provinciale et de ce climat machiste, mercantile et intolérant de la Bavière des années vingt, dont la vie associative fit le lit du nazisme.
On peut mesurer aujourd'hui la force prophétique de ce roman pétri d'une ironie de tous les instants et qui épingle sans rémission les symptômes de la dégradation spirituelle d'une Allemagne en route vers les heures les plus noires de son histoire.