Barcelone, 1957. Les membres de la librairie Sempere & fils - Daniel, sa femme Béa, son père et son complice de toujours, Fermín Romero de Torres - s'apprêtent à célébrer Noël. Fermín prépare son mariage, pourtant quelque chose le tourmente. Malgré l'insistance de Daniel, il refuse de se confier. Tout change le jour où un inquiétant personnage se présente à la librairie. Après avoir acheté une édition rare du Comte de Monte Cristo, il la dédicace à Fermín.
Mais pourquoi signe-t-il du patronyme de ce dernier ? Et quels sont ces secrets qu'il menace de dévoiler ? Poussé dans ses retranchements par Daniel, Fermín lève le voile sur les années les plus terribles de son existence. 1939. La guerre civile, commencée en 1936, vient de se terminer avec la victoire franquiste. Dans la forteresse de Montjuïc, prison damnée qui domine Barcelone, croupissent une poignée d'opposants au régime.
Fermín fait partie de ce groupe d'hommes haut en couleur, amateurs de blagues et solidaires les uns des autres. Très vite, il se lie avec son plus proche voisin, David Martín, l'écrivain de La Ville des maudits. David Martín, un être à moitié fou, comme possédé par une âme étrangère à la sienne, fait l'objet d'une surveillance très spéciale de la part du directeur. Grand lecteur, romancier à succès, il a l'habitude d'égayer les journées de ses compagnons en leur racontant des histoires.
Salgado, le camarade de cellule de Fermín, est d'une autre trempe : criminel endurci, il a assassiné toute une famille pour lui voler ses millions. Malgré les tortures répétées, il refuse de révéler où il a caché son trésor. Après une séance particulièrement violente, Salgado, en plein délire, dévoile malgré lui à Fermín l'endroit où il a caché la clef qui doit conduire à l'argent. Aidé par Martín, Fermín concocte son évasion.
Il vole la clef de Salgado, puis, imitant le comte de Monte Cristo, il se fait passer pour mort et se glisse dans le sac destiné aux cadavres. Une fois son évasion réussie, Fermín se forge une nouvelle identité. Après avoir cherché, en vain, le lieu du trésor, il choisit de mener une existence tranquille auprès de ses amis de la librairie Sempere. Mais, au bout de dix-huit ans, le mystérieux inconnu qui ressemble tant à Salgado vient lui demander des comptes.
Une lutte pleine de haine et de peur s'engage entre eux. Des secrets de sinistre mémoire remontent du passé, les protagonistes qui, dans l'ombre, continuent à tirer les ficelles, se mettent en mouvement. Le bonheur des uns, la vie des autres et peut-être même l'existence du Cimetière des Livres Oubliés sont menacés.
Troisième et avant-dernier tome de la tétralogie du " Cimetière des Livres Oubliés ", qui a commencé avec L'Ombre du vent et s'est poursuivie avec Le Jeu de l'ange. Chacun des tomes peut se lire indépendamment des autres. Peu à peu, se résout une partie des énigmes laissées sans réponse dans les deux premiers volumes. Au fil des pages des indices sont glissés et le puzzle se met en place. On retrouve des personnages des histoires précédentes, comme David Martín et Isabella, la mère de Daniel.
Le Prisonnier du ciel s'est déjà vendu à 1,5 million d'exemplaires en Espagne et les droits du livre ont été vendus dans 29 pays. De livre en livre, entremêlant les époques et redonnant vie à des lieux oubliés, Zafón trace le portrait de Barcelone, du XIXe siècle à la fin du franquisme. Il aborde ici les années terribles qui suivirent la guerre civile, ainsi que les années 1950, marquées par la dictature franquiste.
La tonalité s'inverse : moins gothique que les deux premiers tomes, Le Prisonnier du ciel jongle avec l'humour et le picaresque. Certains passages rappellent la truculence des comédies italiennes des années 1950.