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Une analyse des premières années d'activité du Tribunal Spécial pour le Liban ne pouvait pas négliger les circonstances difficiles qui sont à son origine et les modalités atypiques qui ont porté à sa création. D'ailleurs, il faut considérer la collocation géostratégique du Liban, point névralgique et miroir d'une région, le Moyen-Orient, où plusieurs réalités conflictuelles convergent. Malgré la présence d'une juridiction permanente à vocation universelle, l'attentat terroriste perpétré à Beyrouth le 14 février 2005 - qui a entraîné la mort de l'ancien Premier Ministre Rafic Hariri et de 22 autres personnes - a produit pour l'énième fois un Tribunal hybride, expression d'une interaction particulière entre dimension nationale et internationale, avec son propre droit et son propre mécanisme de fonctionnement.
Toute une série de réflexions alimentent un débat sur le respect des standards concernant les droits de l'homme dans un scénario où la Cour Pénale Internationale domine en tant que modèle définitif et indiscutable de procès équitable et de respect des droits de l'accusé. Une réalité juridique bien complexe émerge et soulève donc une question : dans quelle mesure la spécificité de cette nouvelle juridiction pourra-t-elle influencer et remettre en cause le procès pénal international, tout en respectant les droits de l'homme ?