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Au XVIIe siècle, le Père Alexandre de Rhodes est un des
premiers missionnaires catholiques à résider au Viêt Nam : en
Cochinchine, puis au Tonkin, et de nouveau en Cochinchine.
L'obstacle de la langue est important pour les missionnaires.
Aussi, expulsé de la Cochinchine en 1645, le Père Alexandre
de Rhodes revint en Europe en 1649, et publia de nombreux
livres relatant son séjour en Asie.
Parmi ces ouvrages, le
Dictionarium Annamiticum, Lusitanum, et Latinum (trilingue
viêtnamien, portugais et latin), en 1651. Le premier bénéfice
indiscutable pour les Viêtnamiens, d'une portée
incommensurable, et qui perdure aujourd'hui et certainement
pour longtemps encore, est la transcription de leur langue en
écriture latine. Mais le Dictionarium est aussi un témoignage
remarquable du Viêt Nam du XVIIe siècle : les explications
parfois minutieuses d'Alexandre de Rhodes, fin observateur
immergé dans la vie du pays, nous montrent le Viêt Nam
autrement que vu par des historiens officiels des bureaux des
annales des cours viêtnamiennes qui depuis des siècles, ne
faisaient que rapporter des événements se rattachant aux
affaires des souverains et de leurs serviteurs.
Le Dictionarium
nous permet au contraire d'entendre les Viêtnamiens de
l'époque, directement avec des mots et des expressions de leur
propre langue. D'où ce tableau socioculturel remarquable de la
société vietnamienne du XVIIe dressé par l'auteur.