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Auprès de l'archéologie, science des morts, la statique de l'homme, que dresse l'oeuvre maîtresse d'Alain, se découvre, cinquante ans après sa parution, comme le poème d'un vivant. Dans le temps de l'Eternelle Histoire, qui est celui de notre existence présente, c'est la permanence de l'homme que l'auteur des Dieux nous invite à saisir. Cette commune structure se dessine dans la succession des religions et des dieux, dont le culte s'élève de la Nature, de l'Etat, de l'Esprit.
Là où nous serions tentés de voir les étapes, moments antérieurs et dépassés, d'une formation, nous avons à reconnaître les étages permanents de la cohabitation de l'homme avec lui-même. Théogonie et anthropogonie sont un même poème, mais disons mieux le seul poème. Les dieux sont nos vraies métaphores, et notre mythologie nous précède.