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Cet ouvrage s'intéresse au succès des micro-unités informelles de santé (MUSI) en milieu urbain camerounais au moment où des initiatives formelles tels les soins de santé primaires promus par l'OMS sont parallèlement mises en place pour favoriser l'accès aux soins des populations vulnérables. Il s'agit de savoir en quoi les MUSI répondent mieux à certains besoins sanitaires des populations défavorisées que les autres services de santé, mais aussi d'en tirer des enseignements concernant la place potentielle de ces services dans le cadre d'une politique de santé élargie.
Nous nous appuyons sur la littérature relative à l'explication des motivations des offreurs et des demandeurs de soins en économie de la santé et sur celle concernant l'économie informelle. Nous nous basons également sur des enquêtes quantitatives et qualitatives que nous avons conduites à Yaoundé auprès des offreurs et des demandeurs de soins. Nous mettons en évidence un certain nombre de variables qui déterminent le choix des demandeurs en faveur des MUSI.
Notre étude montre que dans le contexte du micro-marché informel dans lequel opèrent les MUSI, les mécanismes marchands sont insuffisants pour expliquer les comportements des acteurs, et que l'économie des conventions et l'approche par les "capabilités" constituent des grilles d'analyse pertinentes. Les conventions illustrent les processus d'adaptation de l'offre à une demande soumise à de fortes contraintes.
Les perspectives d'intégration des MUSI dans les politiques de santé proviennent de leur contribution potentielle, sous certaines conditions, à l'extension des soins de santé primaire.