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Après " Genèse des simulacres ", ce tome 2 des Machines à communiquer prend la forme d'un carnet de route illustré de croquis pris sur le terrain, d'un manuel de chercheur en campagne. Mais où nous mène-t-on ? D'un " poste " comme l'O. R. T. F. où s'exerce professionnellement le pouvoir sur la communication - et la communication sur le pouvoir -, tout devient clair : c'est en tous lieux et en toutes circonstances que s'affrontent Pouvoir et Communication.
Encore faut-il savoir compter jusqu'à trois. Car les prudents s'en tiennent toujours au degré zéro de la communication : du code linguistique au rapport de l'expert, rien ne passe, quels que soient les média, audiovisuel ou autres. Le degré UN marque une première reconnaissance, le rapport entre le message et son destinataire, ses malentendus innombrables, ses contre-effets. Le degré DEUX c'est, à travers des messages si divers et si nombreux, le dialogue masqué des partenaires, le " second discours " qui se rit des codes et des conventions : attrape-nigaud des hommes de toujours.
Le degré TROIS est celui de la manipulation des protagonistes : un troisième homme aménage leur conversation, règle leurs moeurs, veille à leur conditionnement. Il se nomme producteur, firme ou monopole. Il est ou il représente le Pouvoir. Alors, faut-il poser certaines questions à ceux qui détiennent savoir et pouvoir et faire, avec celui des machines à communiquer, le procès de nos croyances, et de la plus ingénue de toutes, de la plus rassurante, la science ?