En cours de chargement...
La puissance étant le signe distinctif des temps modernes, le présent ouvrage se propose alors d'examiner les raisons à l'origine de sa quête insatiable, tout en interrogeant ses origines, sa nature et ses effets. Ce livre tente de répondre à ces questions à la lumière d'une lecture de toute l'oeuvre de Thomas Hobbes, l'un des fondateurs de la modernité philosophique. L'idée directrice de cette lecture est que la puissance n'est plus une donnée de la nature comme le pensait Aristote, mais que c'est à travers l'agir humain que cette qualité de l'homme moderne s'acquiert.
La puissance n'est plus la violence ni la force nue. Elle est une capacité d'agir sur le monde par le biais de la science. C'est un savoir-faire qui se déploie à travers la technique. Ainsi, la philosophie de Hobbes se présente comme une tentative cherchant à explorer toutes les origines possibles de la puissance. L'effet immédiat de cette redéfinition hobbesienne est d'inscrire l'acte créateur dans l'homme.
Avec Hobbes, la science devient le moyen le plus spécifique de la puissance, et, celle-ci, par le biais de la science, la capacité d'agir sur le monde, tant naturel qu'humain. Mais c'est sur le plan de la politique que la puissance atteint son point culminant, par le biais du contrat social. L'Etat-Léviathan, qui est le produit de l'artifice humain, renforce davantage la puissance de l'homme, en établissant la paix, condition de toute coexistence sociale.
Hobbes a posé les fondements du libéralisme moderne qui tente de renforcer l'être de l'homme, en substituant la concurrence au conflit mortel de "l'état de nature". Ainsi, la recherche de la puissance, qui est inscrite dans la nature de l'homme, se révèle à travers tous les acquis de la société moderne.