Rien de plus idyllique que le Kent au printemps. Nettement moins idyllique, en revanche, cet incendie qui, dans un cottage de rêve, fait une victime, retrouvée atrocement carbonisée. Accident ? Acte criminel ?
Tandis que la police du comté procède aux constatations, recherche d'indices et relevés d'usage, l'inspecteur Lynley et le sergent Havers interrogent proches et amis de la victime, tous Londoniens bon teint.
L'enquête, si elle est minutieuse, sert bien sûr à Elizabeth George de prétexte pour brosser une époustouflante galerie de personnages.
Parmi les plus réussis, ceux de Myriam Whitelaw et de sa fille Olivia, qui forment un véritable couple infernal. Entre mère et fille, en effet, pas d'atomes crochus. Jamais le courant n'est passé. Pour compenser, Myriam Whitelaw se lance dans les œuvres de bienfaisance. Par réaction, Olivia joue la carte de la révolte : pieds de nez à l'establishment, autodestruction systématique. Drogue. Prostitution. Il faudra bien des tours, des détours et... des retours sur soi pour que les deux femmes - mûries par les épreuves, enfin en paix avec elles-mêmes - se décident à déposer les armes et à s'accepter l'une l'autre.
A travers une intrique policière " classique ", où l'on retrouve ses héros récurrents, l'inspecteur Lynley et sa caustique adjointe-admiratrice, le sergent Barbara Havers, Elizabeth George nous convie à une plongée libre dans l'underground londonien. Avec en prime un coup de projecteur cru (cruel ?) sur les relations mère-fille. Et ce sens étonnant de l'analyse psychologique qui a fait de Mal d'enfant, son précédent roman, un succès salué par la critique et le public.