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Depuis la crise épistémologique dite postmoderniste, l'autorité ne trouve guère à exister qu'en tant qu'objet de contestation. Pourtant, sa valeur en tant qu'objet critique implique aussi la valeur et même, l'autorité de la critique. Le doute postmoderniste clame que toute valeur est relative, sauf bien sûr le relativisme qui, paradoxalement, fait autorité. Les contributions ici rassemblées en trois grand volets : philosophie, histoire politique et sociale, et littérature de l'Amérique du Nord tendent toutes à montrer que l'autorité ne s'affaiblit pas d'être contestée, au contraire : elle se prouve là où elle s'éprouve, se met à l'épreuve et en question(s).
D'où le titre de notre ouvrage : l'autorité en question. Les articles consacrés à la philosophie politique ainsi qu'à l'histoire politique et sociale américaines le confirment : la bonne marche de la démocratie dépend d'un système de poids et contrepoids, jeu de pouvoirs et de contre-pouvoirs au sein duquel l'autorité se déplace, se conteste, et se reconsolide de sa constante remise en jeu. De même, la littérature est un terrain où les voix, dominantes ou dominées, se disputent l'autorité au sein d'une hétéroglossie interculturelle, voire, plus simplement, contestent leur propre autorité tout en la renforçant, paradoxalement, de la mettre ainsi en péril.