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Ce septième numéro de Beccaria. Revue d'histoire du droit de punir accueille des contributions inédites sur le conservatisme pénal comme un domaine antibeccarien, depuis les années 1760 jusqu'à aujourd'hui. S'ajoute à ce sondage un substantiel essai sur la rupture beccarienne entre le péché et le crime comme impératif politique voire moral pour forclore, au temps des Lumières, le droit de punir du champ religieux et de l'espace des supplices.
Depuis la réfutation philosophique de 1765 du célèbre censeur de Beccaria Ferdinando Facchinei, via le juriste wolffien Christian Gottlieb Porsch ou encore le thurifé raire anti-rousseauiste Pierre-François Muyart de Vouglans jusqu'aux apologistes-pénalistes sous la Restauration, c'est un peu une histoire du rétentionnisme pénal qui s'esquisse ici. Et cela, même chez les " derniers Mohicans" de l'an 2000, ces adeptes et idéologues entêtés de la peine capitale en France, abolie tardivement en 1981 grâce la ténacité du garde des sceaux d'alors, l'ancien avocat Robert Badinter.
Souvent, par ailleurs, les rétentionnistes plus libéraux prônent la modération de la mort comme peine plutôt que son abolition, car elle appartiendrait à la tradition ancestrale du droit de punir et au pacte sécuritaire entre le souverain et ses sujets.