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En ce début de XXIe siècle où émergent de nouvelles formes d'affrontements armés et de guerre " asymétriques ", la guerre, cette expérience commune à toutes les époques, suscite encore bien des interrogations. Ce sont précisément les transformations des sociétés - des structures, des acteurs, des institutions, des groupes - plongées dans l'expérience de la guerre sur lesquels il convient de revenir.
Un tel objet appelle des approches variées et un numéro exceptionnel d'Histoire & Sociétés. François Godicheau, comparant les guerres civiles pour mieux cerner le cas espagnol, s'interroge sur la notion elle-même et montre qu'elle s'accompagne d'une réorganisation sociale. A l'échelle des grands conflits mondiaux, Thierry Bonzon s'intéresse à la Première Guerre mondiale, dont le rôle dans la genèse du Welfare State a souvent été minoré.
Une étude comparative des politiques publiques dans trois capitales (Paris, Londres, Berlin) montre pourtant qu'elle fut un véritable laboratoire. L'article de Danièle Voldman, centré sur la Seconde Guerre mondiale, analyse la ville comme enjeu de la guerre, mais aussi comme expérience de la vie quotidienne et comme nouveau champ d'intervention des pouvoirs publics dans la reconstruction. Sur un tout autre registre, celui des élites culturelles et des pratiques culturelles, Nicolas Beaupré montre l'émergence, à partir de l'expérience de la Grande Guerre, d'un nouveau genre littéraire et d'une nouvelle génération d'écrivains.
Barbara Curli, revient sur un autre groupe, les femmes. Depuis longtemps actives, la guerre transforme toutefois leur travail et suscite une recomposition de son image afin de mobiliser le corps social. Jay Winter s'interroge sur le statut des témoignages de combattants et sur la construction du " vrai " récit de guerre. Laurent Véray, lui, étudie la manière dont les propagandes ont manipulé l'image pendant et après la Première Guerre mondiale pour éluder l'horreur.