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Le pape Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour promouvoir la nouvelle évangélisation des pays de vieille chrétienté gagnés par une sécularisation continue : une occasion de porter un regard rétrospectif sur la question. Pourquoi les Eglises occidentales ont-elles pratiquement toutes cessé d'annoncer la fiai pendant plusieurs générations ? Après trente années de théorisation de l'"apostolat indirect", commencée bien avant le concile Vatican Il, Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de I'enfouissement.
Depuis, les papes ne cessent d'appeler à une " nouvelle évangélisation ". Il s'agit, explique Benoît XVI, d'aider la société contemporaine à redécouvrir la direction de la vérité. Cette mission " socratique ", selon le mot du pape lui-même, n'est pas sans obstacles, à commencer par le pluralisme de droit qui constitue le " régime mental " des démocraties libérales. Or ce prisme intellectuel et moral conditionne chez certains catholiques le sens de l'évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique.
Ouvrir le chemin de la vérité dans une société laïque ne va pas de soi quand la laïcité elle-même modifie radicalement la notion de vérité, donc de dialogue. L'enjeu est la définition de la foi et sa dévitalisation, si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.