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Face à la mondialisation, la position des Français semble plutôt paradoxale. La France, en effet, figure parmi les pays les plus ouverts aux investissements et aux capitaux étrangers ; elle est l'un des principaux investisseurs mondiaux ; elle est le 5e exportateur mondial. Et pourtant, elle apparaît aussi comme un pays qui exprime de vives réticences face à la mondialisation et qui est même à l'avant-garde de la contestation de ce processus.
Cette singularité française semble faire écho à des réticences de l'opinion publique qui sont particulièrement prononcées dans ce pays. La victoire du " non " lors du référendum du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen en a été un très net révélateur. Aux yeux d'une grande partie de l'opinion et des mouvements politiques, il existe un lien évident entre mondialisation, libéralisme économique et " modèle " anglo-saxon dont l'Europe serait le cheval de Troie.
A l'étranger, cette position suscite une certaine incompréhension. Après avoir analysé les inquiétudes qui traversent la société française et en avoir souligné les spécificités, ce dossier présente les réactions très contrastées du monde politique face à la mondialisation. La troisième partie examine la question de l'identité de la France et la crise de son modèle social dont la mondialisation, plus que la cause, est le révélateur.