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Une crue sans précédent paralyse la capitale.
Les plus vieux des Parisiens s'en souviennent encore. Au cours de l'hiver 1910, la Seine sort de son lit et envahit Paris. Durant plusieurs semaines des centaines de rues, des dizaines de milliers d'appartements, sont noyés. L'électricité, l'éclairage au gaz et, parfois, la distribution d'eau potable, sont coupés. Les tramways, les rames du métro, les trains à destination du Midi, restent sur les voies de garage.
Coupée en deux, isolée d'une partie de la France, encombrée par ses déchets qu'elle ne parvient plus à évacuer, la ville est comme paralysée.
Personne n'avait prévu qu'un phénomène naturel pouvait frapper, aussi durement, une cité en pleine modernisation. Les Parisiens se réfugient dans les étages et, lorsqu'ils doivent sortir, circulent en barque, comme à Venise. Les pioupious, les marins, les dames de la Croix-Rouge, et les associations de secours aux blessés sont appelés à la rescousse.
Des dizaines de soupes populaires et plusieurs centres d'hébergement, sont ouverts pour les sinistrés.
Alors que le Président de la République, et le chef du gouvernement, tous en chapeau melon, visitent les quartiers inondés, des polémiques politiques et religieuses secouent l'opinion.
Les élections de mai 1910 approchent.
Portant de lourds appareils ou les dressant sur des esquifs, d'audacieux reporters photographient l'événement et ses conséquences.
Ces clichés fascinants, le récit de la catastrophe - dont Paris n'est toujours pas totalement protégé -, c'est ce que, pour la première fois, ce livre propose.