En cours de chargement...
Entre la bataille de la Marne et les événements de 1968, soit au-delà de la première moitié du xxe siècle, la franc-maçonnerie française a partagé tous les soubresauts de la France : deux guerres, la crise de 1929, les années 30, trois Républiques. Bien implantée dans la nation, surtout à gauche, mais divisée en deux grandes obédiences à la fois proches et concurrentes et plusieurs autres alors de moindre importance, elle a servi les idéaux de la République, proposé et fait avancer des réformes politiques, économiques et sociales.
Partie prenante de l'Union sacrée pendant la guerre, elle a soutenu la Société des Nations (SDN) qu'elle aurait voulu transformer, ainsi qu'ultérieurement l'ONU, en un gouvernement démocratique mondial ; elle a appuyé le Cartel des Gauches puis le Front populaire, participé à la vie de l'Association maçonnique internationale (AMI), subi les assauts d'une extrême-droite haineuse, accueilli des réfugiés notamment russes, allemands et espagnols.
Persécutée par Vichy et les nazis, présente dans tous les mouvements de résistance en France et outre-mer, sensible à la nécessité d'une décolonisation qu'elle espérait en 1945 dans le cadre d'une Union française ou d'une large association pacifique, elle s'est reconstruite, non sans quelque difficulté, sous la IVe République, alors qu'une large partie de la franc-maçonnerie sous influence anglo-saxonne voyait fondre ses effectifs.
Elle s'est interrogée sur sa nature même, sur sa situation au sein de la Maçonnerie internationale, sur ses rites, sa philosophie ou sa spiritualité, sa finalité. Sa vie intérieure, avec des surprises et des rebondissements, n'a pas été un fleuve tranquille. André Combes, historien de la franc-maçonnerie, convie le lecteur à un voyage dans la réalité de cette institution, ses combats, ses interrogations, ses utopies, son évolution si peu connue, y compris par ses membres, et si éloignée des clichés habituels.