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Dans Paris, relevé tant bien que mal de ses ruines, un homme, le narrateur, voit passer trois jours de sa vie. Au départ, il a un logement décent, un fils avec qui il vit, et même du travail : récrire, sous forme de feuilleton, les souvenirs d'un Indien du Mexique repêché dans l'Atlantique et exposé dans un musée. Au deuxième de ces trois jours, le narrateur rencontre une femme, Gertrude, et, de ce moment, il sera progressivement dépossédé de tout : son fils décide d'aller vivre chez sa mère, son travail lui est retiré, son logement s'écroule.
À la fin du troisième jour, l'homme n'existe plus que par son regard et le souvenir d'une nuit d'amour. Tel est, à première vue, le propos manifeste du livre. À deuxième vue, on aperçoit que les événements, les rêveries, les travaux qui occupent ces trois journées sont, en résumé, le récit d'une vie, du berceau à la tombe, et même un peu au-delà. À troisième vue, on se demande si, précisément, tout le roman ne se déroulerait pas dans cet au-delà qui se creuse en nous chaque fois que nous mettons en mots la réalité.
Car celle-ci se trouve alors placée sur le même plan qu'un mauvais feuilleton quotidien.