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Parmi les personnages, qui à des titres divers, jouèrent un rôle de quelque importance à Tahiti à l'époque du Protectorat, il n'en est peut-être pas qui méritent autant de retenir l'attention qu'Alexandre Salmon. L'homme apparaît, aujourd'hui, comme l'un des plus représentatifs de ce temps. Résident anglais, devenu tahitien d'adoption, A. Salmon s'est trouvé intimement mêlé tout au long de sa carrière, de 1842 à 1866, aux événements qui ont caractérisé l'institution et le développement du nouveau régime.
Cela, en raison même de ses affinités avec la famille royale et la haute aristocratie du royaume : il avait épousé, dès son arrivée, la petite-fille du grand chef Tati, Ariitaimai, qui était aussi la propre cousine, la sour d'adoption et l'amie inséparable de la reine Pomare IV. Par suite de ce concours de circonstances très particulières, il fut amené de bonne heure à prendre une part active aux affaires du pays auquel il s'était profondément attaché et qu'il devait servir jusqu'au bout avec un dévouement absolu.
C'est ainsi qu'il contribua puissamment à la demande et à l'établissement du Protectorat français dans l'archipel, selon les propres termes de l'amiral Bruat, gouverneur de Tahiti, qui le vit à l'ouvre et l'utilisa en une période singulièrement difficile. Dans les pages que voici, j'ai cherché à faire revivre cette haute figure d'homme de bien et de parfait citoyen d'une seconde patrie, marquée du sceau de sa fidélité.