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Au cours des années quatre-vingt, l'essor des alliances entre firmes, a donné lieu à une abondante production théorique en sciences économiques, à l'image de l'approche transactionnelle, de la théorie des externalités technologiques, ou de la théorie du pouvoir de négociation. Ces théories usuelles, en dépit de leur intérêt, ne prennent cependant pas en compte la contrainte temporelle qui s'impose aux firmes, et envisagent l'alliance uniquement comme un jeu entre deux firmes, permettant de générer un gain interne de coopération, dénommé "gain spécifique".
Ce livre a - pour principal objectif - de proposer une lecture alternative de l'alliance, fondée sur la théorie de la course technologique, qui appartient au courant de la nouvelle économie industrielle. Dans une optique en termes de course, l'alliance entre firmes apparaît à la fois comme un moyen de devancer/rattraper les concurrents, d'empêcher l'entrée de nouveaux participants dans la course, ou d'éviter toute modification de l'ordre d'arrivée initialement prévu.
L'alliance ne génère plus seulement un gain spécifique, mais aussi un gain de nature stratégique : s'allier avec, signifie aussi s'allier contre. Cette approche de l'alliance fait l'objet d'une application à l'industrie des circuits intégrés et, plus particulièrement, au segment des mémoires dynamiques (DRAM), régi par un principe de course à l'innovation, et au segment des microprocesseurs RISC, régi par un principe de course à la standardisation.