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« Il ne dormait jamais sans que la pièce soit éclairée. Tous ses amis le savaient. À sa mort, des quantités incroyables d'ampoules électriques furent trouvées dans son placard. Il avait peur du noir. Cela devait remonter à la crèche où sa mère l'avait laissé après y avoir accouché. Dans le noir, la Grande Faucheuse apparaissait. Il fallait la guetter, la tenir à distance, ne jamais baisser la garde.
Mais il savait qu'elle était toujours en faction derrière la porte. Un jour, il l'ouvrirait cette porte, et il l'affronterait. Ce serait un combat à la mort pour que cesse la peur et qu'enfin survienne l'apaisement. Pour écrire l'histoire de sa vie, il faut examiner la façon dont il s'y est pris pour ouvrir la porte. »
Louise Bail
Claude Vivier a produit des ouvres musicales importantes. Cependant, cet élan créateur fut interrompu par la mort tragique du compositeur survenue à Paris, en 1983, la veille de ses 35 ans.
Prenant appui sur l'opéra Kopernikus, Louise Bail se situe au plus près du processus créateur et propose ici un portrait de Vivier moitié rêvé, moitié vrai, toujours authentique, bouleversant.