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« En 1902, quelques journaux firent grand bruit à propos des déclarations d'un médecin anglais relatives à l'influence de l'automobile sur la santé. Ce médecin prétendait que la locomotion à grande vitesse était un heureux moyen d'administrer le traitement du plein air aux tuberculeux. Il déclarait que les bienfaisants effets d'une promenade en automobile l'avaient vivement frappé ; ils se traduisaient par un sentiment de vive gaieté, un accroissement de l'appétit, un meilleur sommeil et une augmentation de "saine chaleur".
Le tout coïncidait avec une diminution considérable de la toux.
Ces déclarations ne soulevèrent aucune polémique dans le monde médical. La question posée par le médecin anglais méritait peut-être qu'on lui montrât plus de bienveillante attention. L'automobile continua à n'être considéré que "comme un mal qui répand la terreur et capable, en un jour, d'enrichir l'Achéron." Certaines têtes blanches se mirent à regretter la vie sédentaire d'autrefois "quand les boufs au pas lent promenaient dans Paris le monarque indolent" sans vouloir reconnaître que les accidents n'avaient pas pour cause l'imprudence de leurs déplorables victimes et ne devaient pas être imputés à la locomotion nouvelle dont les progrès ne sauraient souffrir des catastrophes où des malheureux paient de leur vie la confiance exagérée qu'ils ont en eux-mêmes.
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Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.