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La situation de Bernd Alois Zimmermann est paradoxale. On peut le considérer comme l'un des compositeurs les plus importants de l'après-guerre (c'est du moins notre point de vue), et pourtant, son ouvre reste très mal connue et trop rarement jouée en dehors de l'Allemagne. Certes, elle réclame souvent des effectifs considérables, des formations peu usuelles, et elle exige une virtuosité technique qui n'est pas destinée à « faire briller » l'interprète.
Défendue en son temps par un groupe de musiciens engagés vis-à-vis d'elle - citons les frères Kontarsky, Siegfried Palm, Michael Gielen entre autres - elle est restée trop longtemps confinée à ce cercle restreint. En France, la réception de Zimmermann n'a pas été à la hauteur de son ouvre : le Requiem pour un jeune poète ou l'Action ecclésiastique Ich wandte mich... n'y ont toujours pas été jouées ; on attend que Les Soldats fassent leur entrée à l'Opéra de Paris (après leur création tardive à l'Opéra de Lyon en 1983) ; des ouvres aussi importantes que la Symphonie en un mouvement, Dialogues, Antiphonen, Photoptosis ou la Musique pour les Soupers du Roi Ubu ne sont pas entrées au répertoire des institutions symphoniques ; sans parler des nombreux concertos (pour violon, hautbois, trompette, violoncelle) que Zimmermann a écrits.
Les textes mêmes du compositeur n'ont eu aucun écho en France, et l'on ne compte guère d'articles sur son ouvre ; il n'existe même aucun livre de caractère général sur lui (y compris en allemand).