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Sait-on que les cafés ont fait leur apparition pour la première fois au début du XVIe siècle en Arabie ? Qu'avant d'être adoptés par les Européens, avec la fortune que l'on sait, ils s'étaient répandus dans toutes les grandes villes de l'Empire ottoman ? Qu'ils y ont rencontré, pendant plus de deux siècles, une forte opposition de la part des Oulémas et de certains sultans ? Au commencement était le café, originaire du Yémen, pris dans les milieux soufis.
L'invention des cafés marque le passage d'une consommation privée, et confrérique, à une consommation publique et sécularisée. D'abord réservés au noir breuvage, ces établissements nouveaux sont devenus des espaces de rencontre, de distraction, d'information, voire même des foyers de contestation. S'intégrant dans l'espace urbain, au cour des quartiers communautaires, près des souks ou de la mosquée, ils sont vite devenus un des éléments caractéristiques des villes de l'Orient musulman, au même titre que les hammams ou les bazars.
Lieux de la sociabilité masculine, ils autorisaient un certain jeu au milieu de règles rigides, et faisaient fonction de sas entre les univers disjoints d'une société compartimentée. Ces cafés d'Orient, qui ont tant fasciné les voyageurs occidentaux en mal d'exotisme, commencent à être mieux connus grâce à I'exploitation de sources locales. Ces dernières permettent un nouveau regard sur le rôle social, culturel et politique, qu'ils ont joué au sein des sociétés de la Méditerranée musulmane, du Maghreb jusqu'à I'lran.
Fruit de la rencontre entre ethnologues, sociologues et historiens, cet ouvrage propose un itinéraire renouvelé, riche et évocateur, à travers ces lieux mythiques.