En cours de chargement...
Il reste peu de témoins visibles de ce que fut l'abbaye bénédictine de Saint-Nicaise de Reims, fondée au XIe siècle, sauf les belles caves du XIIIe siècle, domaine actuel de la maison de Champagne Taittinger.
En revanche, la Bibliothèque municipale de Reims possède un manuscrit très précieux, le Cartulaire de Saint-Nicaise, écrit au XIIIe siècle. Il comprend des bulles pontificales, des diplômes royaux - dont le diplôme de la fondation de l'abbaye par le roi Philippe 1er, en 1061, des chartes diverses.
À ces documents, couvrant une période allant de 1061 à 1254, il a été possible d'ajouter les transcriptions d'originaux ou de copies, non transcrits dans le Cartulaire, mais inscrits dans la période concernée, et retrouvés, pour l'essentiel, aux Archives départementales de la Marne déposées à Reims.
Cet ensemble de plus de quatre cents pièces - dont plusieurs sont fondamentales - permet de dégager, d'abord, les traits principaux de l'évolution diplomatique et de la formation de la langue vernaculaire en l'espace de deux cents ans.
Mais, surtout, il renseigne sur la vie de cette fondation bénédictine, à la renommée toujours croissante.
L'influence religieuse et le rayonnement spirituel permirent à l'abbaye de Saint-Nicaise de se constituer un temporel très confortable, d'ailleurs géographiquement dispersé en Flandre, en Brabant et jusqu'en Westphalie, outre la région de Champagne-Ardenne.
Le domaine, essentiellement rural, fut administré avec compétence et réalisme par les moines, ce dont témoignent leurs efforts pour regrouper et étendre les possessions de l'abbaye, pour récupérer les dîmes inféodées et les droits de ban, et aussi pour s'implanter dans les quartiers de Reims, en plein développement au XIIIe siècle.