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Ce n'est que le début. Ce n'est que le soleil.
Balbutiement, bégaiement du début. et comment peu à peu ça se
met en branle, comment la parole démarre, et comment peu à peu la
langue s'échauffe, tourne, roule, déroule... comme langage parlé,
les pensées discursives échouent, se suivent, se font, se défont,
tel les vagues, dans le silence de tête... comment
Cette tentative, cette entame « juste pour voir c'est
pour comprendre comment ça marche la vie ».
Génèse ?
Cette avancée, progressive, ce glissement « ce n'est que
par rapport à par rapport à par rapport aux mots ce n'est que ça le
soleil ce n'est que ça la chaleur l'amour la vie ce n'est queça ».
ce glissement de la parole balbutiante à ce qui la"chauffe", la réchauffe, à ce qu'elle porte de tendresse, à ce que
la tendresse porte en elle de mots
« les bras de l'autre »
Et puis soudain, au détour, dans l'avancée, « il y a un
moment où on peut atteindre les choses », et l'on y entend
Tarkos (in Processe - éd. Ulysse fin de siècle)
« Il existe un moment où tu es làà
réfléchir. Des choses prennent un peu de la lumière, comme les
pages, pour être visibles.
Les choses visibles se baladent, depuis
longtemps ; elles tombent en cascades. Elles se reposent.
Elles ont pris un peu de lumière, depuis se promènent, il existe un
moment où tu es làà réfléchir au milieu des choses qui, d'avoir
pris un peu de lumière, sont visibles. Elles tombaient en été.
Elles traversent l'hiver, elles pleuvent, elles continuent àpleuvoir. Elles sont comme de petites images.
Il existe un moment
où tu penses aux petites images qui se baladent sans tristesse. Il
existe un moment où tu es, les images autour, en train de penser
les choses ont un sens, et tu te promènes. »
Poème qui nous a nous aussi profondément marqué (Lien -> http://www.fgriot.net/txt/book_0/p48.php), car il y a dans cette parole qui capte, qui
sent, qui éprouve, ce moment où l'on atteint, touche.
Où l'onvoit.
Ce n'est que le début a étéédité une première fois pas
par son site (Lien -> http://emmanueladely.free.fr)) est né en 1962. Il a
publié, notamment, Les Cintres (Minuit, 1993), Dix-sept
Fragments de désir (Fata Morgana, 1999), Agar-agar
(Stock, 1999), Jeanne, Jeanne, Jeanne (Stock, 2000), Fanfare (Stock, 2002), Mad about the boy (Joëlle
Losfeld, 2003), Mon amour (Joëlle Losfeld, 2005), édition limitée (Lien -> http://www.inventaire-invention.com/textes/adely_edition.htm)
(Inventaire/Invention, 2007), Genèse (Seuil, 2008), Cinq suites pour violence
sexuelle et bio/biblio complète (Lien -> http://emmanueladely.free.fr/spip/spip.php?article79) sur son
site.
Ecoutez aussi Adely, dans cet entretien vidéo (Lien -> http://auteurstv.blogspot.com/2008/02/emmanuel-adely-ce-qui-mintresse-en.html).
Il nous parle
de son écriture, de Duras, de Thomas Bernhard, de ponctuation... ça
s'écoute facile, profond.