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Il nous paraissait inconcevable de consacrer un numéro à la musique nord-américaine - voir notre précédent numéro - dont la figure « fondatrice » de Charles Ives serait absente ; mais on ne pouvait lui accorder un ou deux articles seulement, alors que la bibliographie française ne dispose d' aucune référence sur ce musicien qui cessa quasiment de composer après la première guerre. Fallait-il ou non traduire les Essais avant une sonate que Ives rédigea pour accompagner son oeuvre la plus célèbre ? Fallait-il les traduire intégralement, ou se contenter du Prologue et de l'Epilogue, plus directement liés aux problématiques musicales ?Beaucoup de commentateurs ont parlé du caractère brouillon de ces Essais : manque de logique dans la pensée, digressions déroutantes, style parfois obscur, usage très personnel des signes de ponctuation (les tirets, les points-virgule...), etc.
Faut-il y ajouter une insistance sur les questions de morale qui date terriblement ? Mais n'était-ce pas trahir ce texte que d'en supprimer des maillons essentiels, ou d'en améliorer le style par la traduction ?