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Ce livre se présente comme un voyage à Christiania (ancien nom d'Oslo), dans les méandres de la vie culturelle norvégienne au xixe siècle. Celle-ci se déploie dans cette petite ville brumeuse devenue capitale d'un État autonome en 1815, et qui cherche à susciter une vie intellectuelle qui soit réellement « nationale », à l'heure où la nation est encore à inventer. L'ouvrage aspire ainsi à rendre la place et le rôle des élites sociales et culturelles dans ce processus, et en particulier le rôle majeur joué par la nouvelle université norvégienne fondée en 1811, qui va devenir un haut lieu de production et de diffusion d'une identité originale, qui construit les voies d'un destin particulier.
Par le biais d'une enquête sur la totalité des « écrivants » norvégiens recensés entre 1814 et 1868, ce livre analyse les mutations des pratiques littéraires grâce aux outils de l'histoire sociale, pour mettre en évidence les croisements entre la littérature romantique, la vie religieuse et les rêves politiques de ces artistes scandinaves « modernes », ceux-là même qui, à l'image du dramaturge Henrik Ibsen, ont fait une intrusion remarquée dans le débat intellectuel des grands pays d'Europe à la fin du xixe siècle.