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La question : qu'est-ce qui vous pousse à tel acte, que vous savez absurde ? et à le répéter ? La conscience n'y peut rien. Une fatalité semble s'être enclenchée, dont vous êtes la victime ? Encore heureux si, comme Charles Faber, le héros du livre, vous pouvez réagir, même si vous devinez vaines vos réactions. Car quoi ? pour Faber - professeur dans un collège bruxellois - est-il utile d'invectiver le monde, avec, comme l'écrit Rimbaud, « une expression bouffonne et égarée au possible » ? de courir en tous sens ? de s'exténuer à parler ? de remplacer une fille de dix ans, morte il y a peu (Aimée), par une jeune élève (Lieve) pour qui il lui est venue une passion bizarre et indéchiffrable ? de créer en imagination des mondes parallèles et, particulièrement, un théâtre d'absurdités ? et que peut résoudre cette rage de boire gueuze sur gueuze ? Dans le cadre de Bruxelles, voici la relation d'un week-end de crise aiguë, aux épisodes extravagants, où ne cessent de se mêler les larmes et le rire, les larmes les plus désolées et le rire le plus hilare.
C'est dans la lumière de cette double étoile qu'il faut lire l'épigraphe, empruntée à Rimbaud (héros occulte du roman) : « J'étais mûr pour le trépas ; et par une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du monde et de la Cimmérie, patrie de l'ombre et des tourbillons. »