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« Circus » n'est jamais rien d'autre qu'une application logique de cette constatation : la sexualité décrite cosmologiquement (car si le sexe est mesurable chez Criel, c'est en années-lumière) conduit à son autodestruction et à sa négation. Par un paradoxe inéluctable, le sexe comme objet de « littérature » inséminé au texte dans des proportions précisément éjaculatoires, mirifiques, constellaires ne pouvait se résoudre que dans un anéantissement.
À vrai dire, Gaston Criel ne cesse jamais de faire l'amour avec lui, et c'est dans cette insolite copulation qu'il faut voir ce qui constitue l'originale transgressivité de Circus. En plongeant la main dans les orifices les plus broussailleux de la névrose, Gaston Criel, en un mépris qui ne cesse pas d'être drôle, en a ramené autre chose que ce qu'on croyait qu'il cherchait : du Verbe, neuf et vagissant, tout à fait étranger à la matrice où il était en gestation clandestine.
Par où enfin il nous provoque et nous scandalise. Michel Covin